La responsabilité des victimes


©jesuisféministe.com

Reconnaître qu’on peut être victime (d’un système opprimant ou d’un oppresseur), c’est arrêter d’intérioriser une culpabilité. Pour la transidentité comme pour d’autres choses, c’est rendre à César ce qui lui appartient, retourner à l’oppresseur sa responsabilité, faire la part des choses, rendre au système de genre la responsabilité de l’oppression. On est pas responsable ou coupable de sa transidentité. Par contre le système de genre est responsable de la négation de ce sentiment du genre différent du sexe.
Se reconnaitre victime à un moment donné n’est pas une façon de nier sa responsabilité individuelle.
Je peux être victime à un moment donné, sans échapper pour autant à ma responsabilité individuelle.
La responsabilité que j’ai, c’est de lutter contre l’oppression, donc sortir de ma position de victime mais aussi de la position de coupable. C’est comprendre les mécanismes qui m’ont incité à renier moi-même ma transidentité. C’est comprendre que ce faisant, je me transformais en mon propre oppresseur pour garder le bénéfice du sentiment de « rester dans la norme »
La responsabilité individuelle, c’est de faire le travail sur soi nécessaire pour sortir de la culpabilité, et accepter qu’on aie pu être victime, même si on aime pas cette idée peu valorisante. On peut l’accepter en se disant qu’être victime ne sera jamais une identité, mais un statut plus ou moins éphémère dont on peut souvent se débarasser par la réflexion et la prise de conscience.

Laisser un commentaire